Quand régate rime avec régalade !

, , | avril 20, 2023 2:45 | Publié par

Annoncée comme la journée la plus ventée de la semaine, ce mercredi a tenu toutes ses promesses avec une brise soufflant entre 15 et 17 nœuds. Les 600 marins de la 12ème édition des Voiles de St. Barth Richard Mille ont ainsi disputé une course aussi complète que complexe autour de l’île et de ses îlets. Une régate une nouvelle fois très disputée dans l’ensemble des classes même si, à la mi-temps de l’épreuve, une certaine hiérarchie commence à s’esquisser, voire à franchement se dessiner dans quelques catégories. Reste qu’à l’issue du traditionnel « day-off » prévu ce jeudi, les conditions pourraient être un peu asthmatiques et susceptibles de rebattre les cartes, vendredi et samedi. 

 

« Le parcours du jour a été fabuleux, avec de très nombreux virements de bord, empannages et envois de spis, mais aussi des passages incroyables au ras des îlets. Tout était réuni pour un maximum de plaisir ! », commente Marc Guillemot, le skipper de Wellnesstraining/MG5, 5e de la course du jour et également 5e au classement général provisoire des CSA Multihull. « La majorité de l’équipage du bateau cette semaine est composée d’amateurs. Les automatismes manquent un peu mais on progresse chaque jour un peu plus. Il reste du boulot néanmoins les choses avancent dans le bon sens. Nos manœuvres sont de plus en plus propres et cela nous permet d’être de plus en plus dans le match, ce qui est à la fois plaisant et motivant », avance le marin, troisième du Vendée Globe 2008-2009. Véritable compétiteur dans l’âme, ce dernier s’est fixé pour objectif de battre au moins une fois son concurrent Lodigroup, récent vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, avant la fin de la régate. « Zoulou, qui mène les débats, est évidemment intouchable pour nous mais l’équipage de Loïc Escoffier semble plus atteignable même s’il est très bon. Réussir à finir une manche devant lui serait une vraie performance pour nous. Le bateau en a le potentiel. À nous, à bord, de l’utiliser ! », assure le Breton qui pourra, pour tenter de réussir son challenge, compter sur l’expertise de Marc Pajot, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 en Flying Dutchman, vainqueur de la Route du Rhum en 1982 mais aussi double demi-finaliste de la Coupe Louis-Vuitton en 1987 et 1992. « C’est un vieux briscard comme moi. C’est toutefois la première fois que nous naviguons ensemble et j’en suis très heureux », se réjouit Marc Guillemot.

Le poids de l’expérience 

Au rang des marins heureux, Pierre Altier est assurément un chef de fil. Le skipper du Diam 24 OD Cry Baby domine de la tête et des épaules la compétition dans sa classe avec quatre victoires pour autant de manches courues. Un sans-faute pour l’instant donc. « Nous avons la chance de passer plus de temps sur le bateau que les autres et sur un monotype, le temps de pratique fait une nette différence. De plus, si, sur le papier, nous donnons l’impression de vraiment survoler les débats, sur l’eau, la flotte est malgré tout relativement groupée », tempère le Saint-Martinois, enchanté de participer une seconde fois aux Voiles de St. Barth Richard Mille. « C’est vraiment un super évènement. Pour les Diam 24 OD, il s’agit cette année de la cinquième et avant-dernière épreuve du World Diam Tour Caribbean 2023. Les enjeux sont multiples », note Pierre Altier. De fait, au-delà de la victoire à Gustavia, le régatier compte, comme ses concurrents, marquer des points pour le classement général du circuit mais aussi au classement individuel des équipiers de ce WDT. Classement dont le but avoué est de récompenser l’assiduité des navigants. « Aujourd’hui, six Diam 24 OD – dont deux dédiés à la location dans le cadre du projet Easy Regatta – évoluent sur le World Diam Tour aux Antilles. Nous en attendons deux à trois autres dès la saison prochaine et nous espérons aussi voir un maximum de Guadeloupéens et de Martiniquais à nous rejoindre », ajoute Pierre Altier, actuel leader de ce championnat dont l’épilogue est programmé le 13 mai prochain sur l’îlet Pinel.

Quand les sargasses s’invitent à la fête

« L’important reste de prendre un maximum de plaisir sur l’eau. Depuis le début des Voiles de St. Barth Richard Mille, on se régale. Ce mercredi, le parcours a vraiment été génial. On ne pouvait pas espérer une régate plus complète. En termes de stratégie, ce qui était important, c’était de ne pas se laisser avoir par les courants au milieu des canaux entre les îlets et d’essayer de se protéger de la mer au ras des rochers », détaille le skipper qui a régaté casque sur la tête et masque de ski sur les yeux dans ces conditions plutôt toniques. Des conditions qui n’ont pas forcément réussi à tout le monde, comme en témoigne Steve Rigby, skipper d’El Ocaso : « naviguer dans un peu de vent est évidemment très plaisant mais avec un J122, en termes de performance, nous préférons clairement évoluer dans des vents plus légers ». De fait, si le Britannique et son équipage occupent la tête au classement des CSA 2, le sans-faute qu’ils réalisaient jusqu’alors a pris fin avec une troisième place dans la manche jouée ce mercredi. « Nous avons pris un très bon départ, puis nous avons bataillé avec des sargasses. On n’a pas réalisé immédiatement à quel point c’était pénalisant. Nous avons, au final, perdu énormément de temps avec ces algues qui nous ont contraints à multiplier les marche-arrières. Cela nous a un peu déstabilisés et ensuite nous n’avons jamais réussi à nous remettre dans le bain », indique le skipper qui fait partie de ceux qui se réjouissent de la météo annoncée pour cette fin de semaine à Saint-Barthélemy, à savoir des vents assez légers et même possiblement très erratiques. En attendant, pour tous, une journée de repos demain sera assurément salvatrice.