De la bagarre à tous les étages !

, , | avril 20, 2022 2:13 | Publié par

Si la première journée de course des Voiles de St. Barth Richard Mille, hier, a tenu toutes ses promesses, celle d’aujourd’hui s’est montrée tout aussi parfaite pour les équipages qui ont une nouvelle fois profité d’une belle brise d’Est soufflant entre 18 et 22 nœuds pour en découdre sur un parcours de 19 à 28 milles en fonction de leur classe. Un tracé orienté sur le côté ouest de l’île, particulièrement technique lors duquel les marins ont dû garder les yeux bien ouverts pour composer au mieux avec les effets de sites et les différences de pression, tout en évitant les sorties de piste. Mais ce que l’on retiendra de ce mardi, au-delà des conditions météo exceptionnelles, c’est assurément l’intensité de la bagarre sur l’eau dans l’ensemble des dix classes !

« Des journées comme celle d’aujourd’hui, quand le ventilateur est en marche et qu’il fait beau, sont tout simplement merveilleuses pour naviguer ! Nous ne pouvons pas être plus heureux ce soir. Ça a vraiment bien envoyé. La preuve, nous avons fait une pointe de vitesse à 21 nœuds ! De plus, nous avons bien bataillé avec Team Arawak sur le premier bord, ce qui est très satisfaisant pour nous dans la mesure où nous ne connaissons pas encore bien le bateau », a commenté Christophe Cols, le skipper de Chaud Patate qui a récemment fait l’acquisition du F40 anciennement nommé Johnny be Good. « Les Voiles de St. Barth sont la première vraie course pour nous à bord du trimaran. Nous étions présents sur la St. Marteen Heineken Regatta, mais pas avec le même équipage et surtout, en n’étant pas encore au point du tout. Aujourd’hui, nous commençons à trouver les manettes et nous progressons. Hier, nous avons rencontré quelques soucis techniques et aujourd’hui un peu moins, ce qui fait que nous avons vraiment pu nous faire plaisir », a ajouté l’Ardéchois, actuellement deuxième au classement provisoire des Multihull CSA derrière l’équipage de François Nel et Rodney Williams. Un team qui se montre, pour l’heure, très solide, tout comme celui de Mach Schnell mené par Kent Haeger, leader chez les Offshore Multihull. « Si nous avons remporté les deux premières courses, à chaque fois le math a été très serré avec Fujin de Greg Slyngstad. C’est un concurrent que nous connaissons bien et contre lequel nous avons l’habitude de nous battre. Nous sommes satisfaits d’avoir l’avantage pour le moment mais nous savons que nous n’avons pas le droit à l’erreur. Aujourd’hui, par exemple, nous avons pris un départ plus que moyen à la suite d’un dysfonctionnement de minuteur. Nous avons dû nous battre comme des diables pour revenir et heureusement, nous avons joué de bons coups tactiques », a commenté Dave Allen, le manager de l’équipe, soulignant alors le joli travail de ses acolytes, Thierry Fouchier, vainqueur de l’America’s Cup avec Oracle en 2010, et Annie Heager, représentante des Etats-Unis aux JO de Rio 2016, en 470.

 

Des duels dignes de match-race

Si le match a été serré chez les multi, il l’a été tout autant chez les monocoques. Chez les Maxi notamment, le duel entre Vesper de Jim Swartz et Bella Mente de Hap Fauth a, une nouvelle fois, été palpitant. Les deux équipages se sont régulièrement échangé le leadership durant la manche du jour. Le premier a toutefois fait la différence sur une jolie option au large du côté de Grande Pointe, remportant la mise et confortant sa première place au classement provisoire. Même scénario ou presque du côté des CSA 1 où la bagarre a été digne d’une régate de match racing entre le Botin 52 Caro de Maximilian Klink puis le TP52 Jolt3 de Peter Harrison. « Jolt est mieux parti que nous. Nous avons malgré tout réussi à passer en tête à la première marque mais durant toute la course, ça a été un coup à lui, un coup à nous, en particulier sous le vent de l’île où nous avons enchainé plus d’une trentaine de virements de bord. Nous avons finalement réussi à faire une petite différence puis à garder l’avantage jusqu’au bout, mais pour une poignée de secondes seulement. C’est très stimulant pour nous d’avoir un adversaire aussi redoutable, mais aussi très amusant », a détaillé le Néo-Zélandais Justin Ferris, régleur de GV à bord de Caro, dont le palmarès affiche notamment quatre participations à la Volvo Ocean Race.

 

Réduire le temps, encore et toujours

« Nous sommes contents de la manière dont les choses se déroulent pour nous cette année. Lors de la dernière édition, en 2019, à bord de l’ancien Caro (un Botin 65, ndlr), notre semaine s’était avérée désastreuse. Nous étions entrés en collision avec Selene lors du deuxième jour de course et, dès lors, contraints à l’abandon », a ajouté le navigateur, qui occupe la première place au général provisoire, tout comme Arabella de Niall Dowling chez les CAS 2, Stark Raving Mad VII de Jim Madden chez les CSA3, Blitz de Peter Corr chez les CSA 4, Pata Negra de Bernard Girod chez les CSA 5, Crybaby de Pierre Altier chez les Diam 24 OD ou encore Blue Skies de Gérard Quenot chez les CSA 6. « Nous conservons la tête dans notre classe mais Team Island Water World de Frits Bus nous donne bien du fil à retordre. Aujourd’hui, nous avons franchi la ligne d’arrivée en tête mais, malheureusement, pas avec assez d’avance sur le Melges 24 de notre concurrent pour sauver notre rating. Nos bateaux sont trop différents. Au portant, il est impossible à tenir », a commenté Gérard Quenot qui profite, pour l’heure, des nombreux points engrangés hier par son rival à la suite de son retrait de la course pour avarie. « Nous allons continuer de nous battre comme nous pouvons contre le chrono », assure le skipper du JPK 10.30 Blue Skies, troisième de la Transquadra 2022 en double avec Jérôme Apolda, qui espère tirer tout aussi bien son épingle du jeu dans les conditions légèrement moins soutenues prévues à partir de demain sur le plan d’eau de Saint-Barthélemy.

Ils ont dit :

Alicia Girault-Cruz, Directrice marketing et communication LATAM & TR Americas de Sisley : « Nous sommes contents d’être présents à Saint-Barth car cela fait deux ans que nous attendons cet évènement. Nous sommes partenaires de Richard Mille au niveau international. C’est par leur intermédiaire que nous avons rencontré les organisateurs de la course pour en faire partie. Nous partageons tous les mêmes valeurs : la passion, l’énergie… Nous sommes venus sur les Voiles de St. Barth en tant que partenaire « soleil », avec nos produits spécifiques pour accompagner les équipages qui se trouvent exposés au soleil toute la journée. Nous connaissons les méfaits de l’environnement sur la peau et Sisley dispose d’une magnifique gamme solaire, à la fois pour le visage et pour le corps. Une gamme que nous sommes ravis de faire découvrir ou redécouvrir aux marins de l’évènement et à tous ceux qui le suivent. Nous avons eu la chance d’assister aux régates de ce mardi. Nous ne pouvons pas l’imaginer sans le vivre. C’est absolument extraordinaire ! Nous avons pu ressentir les énergies des équipages mais également un esprit de compétition très sain. La voile est un sport d’équipe et c’est une valeur qui nous est chère au chez Sisley puisque nous sommes une entreprise familiale.